Comment les huîtres fabriquent-elles des perles ?

En période de fêtes lors de différents repas de familles, il vous est sûrement déjà arrivé de croiser le chemin de coquillages à l’aspect repoussant et pourtant très appréciés par de nombreuses personnes : les huîtres.

Et malgré les goûts de vos proches il est fortement possible que pour vous, leur simple vue soit un supplice. Mais pas de panique ! Aujourd’hui nous allons vous réconcilier avec ces animaux en vous faisant découvrir qu’au delà de leur image, ils peuvent se révèler être de véritables orfèvres.

Huître Française (gauche) / Huître Perlière Polynésie (droite)

Réparties sur de nombreuses mers du globe, les huîtres font partie de la famille des mollusques bivalves, animaux possédant une coquille pouvant s’ouvrir en deux parties et vivant accrochés sur différents supports comme les rochers ou encore enterrés sous divers sédiments ( sable, boue ..etc.. ).

Très nombreux dans certains pays, ces coquillages sont à la fois appréciés comme nourriture que comme confectionneurs de perles, à l’origine de nombreux bijoux.

                          Credit Photo                                                                Credit Photo

Mais du coup comment cet animal peut-il fabriquer cela ?

Et bien même si de notre point de vue cela pourrait paraître semblable à de l’art, la vérité est toute autre, car pour l’huître c’est un moyen de guérir et de stopper une forme d’agression extérieure.

Les responsables ? Des petits grains de roche ou un parasite s’invitant à l’intérieur de son abri et pouvant provoquer par la suite de fortes irritations dans son corps.

Ne pouvant bien évidemment pas se gratter ou encore expulser l’intrus, l’huître enrobe alors ce corps étranger d’une substance qu’elle sécrète généralement afin de construire sa coquille.

Celle-ci s’appelle le carbonate de calcium, un nom bien précis pour désigner une matière que vous connaissez surement : la nacre.

Le grain en est alors enduit de différentes couches qui au fil du temps et de leur nombre, vont pouvoir influer sur la forme et la brillance du résultat final.

Et hop ! Le grain étant enfin recouvert il n’y a plus d’irritations et nous voilà donc avec une petite perle.

Fabrication d’une perle : arrivée d’un grain étranger (A), irritation de l’animal (B), création de la perle autour du grain (C-D), fin de l’irritation (E), extraction perle par l’homme (F).

Cette fabrication est donc avant tout un moyen de faire disparaître la gêne engendré par ce grain, alors que de notre point de vue, ceci peut s’apparenter à de l’artisanat.

Il existe alors différents types de ces “bijoux” en fonction du grain étranger et du coquillage, allant de magnifiques perles nacrées à de simple cailloux de couleurs, variant selon les différentes espèces.

Assortiment de différentes perles de mollusques, dont Huîtres. Credit Photo

Et bien évidemment ce qui va être intéressant dans l’élevage de ces huîtres c’est de ne plus trouver ces perles au hasard.

Pour augmenter la production, certains de ces animaux font alors l’objet de grands élevages où l’on insère manuellement de petites billes visant à être recouvertes elles-aussi, formant ainsi des perles de façon artificielle.

Ces implants sont parfois rejetés, ingérés ou peuvent provoquer la mort de l’animal, un but qui n’est donc pas sans danger pour ces coquillages.

Elevage d’Huîtres Perlières, Tahiti. Credit Photo

Alors oui certaines huîtres sont de vrais artisanes du monde marin mais saviez-vous qu’il en existe aussi chez les moules ?

En effet, ne se résumant pas qu’à leur marinière, ce même processus existe aussi chez certaines espèces d’eau douces, cultivées notamment dans certains pays asiatiques.

Mais malheureusement tout cela est bien loin ( Polynésie, Asie ) si l’envie nous prenait de partir à la chasse aux perles, la distance nous ferait immédiatement barrage.

Sauf que non, ces moules perlières sont bien présentes en France !

Surnommée la mulette perlière, la Margaritifera margaritifera est à ce jour présente dans plus de 80 rivières de notre pays, vivant tranquillement sur le fond de ces cours d’eau.

Parfois difficiles à discerner de ses autres congénères, ces moules peuvent alors contenir diverses perles si la chance nous sourit.

Perle de Margaritifera margaritifera. Credit Photo

En conclusion, même si ces animaux ne sont pas au goût de tout le monde, le fruit de leur dur labeur est quant à lui généralement très apprécié. Un véritable travail d’orfèvre, mais qui se révèle finalement comme un moyen de guérison et non un but purement esthétique.

Et si par hasard l’envie vous prenait de partir à la recherche de vos propres perles, sachez que celles-ci sont aujourd’hui protégées. 
Donc pas de cueillette inopinée, il faudra laisser ces moules au fond des rivières !
 
Sur cette conclusion à très bientôt !
Par Simon Rondeau, vidéaste de la chaîne YouTube Melvak. Vous pouvez également le retrouver sur Twitter !

Répondre à Bramard michel Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :