Balade dans Paris – Le 10ème arrondissement

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C’est bien à vélo, ou plutôt à vélib, que nous vous invitons à continuer notre visite guidée ! 

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A vos guidons, suivez le guide!Nous nous trouvons donc, comme vous l’aviez tous deviné, au pied de la statue de la République, dans le 10ème arrondissement.

 

 

La place de la République, le canal St Martin, les petits passages plein de charme, le marché St Quentin, et tous ces théâtres ! Ah oui, c’est sur, il fait bon vivre dans le 10ème arrondissement.

De nombreuses rues donnent leurs noms à des médecins, chirurgiens ou anatomistes français plus ou moins célèbres. L’implantation de l’hôpital St Louis et de l’hôpital de Lariboisière, vous l’aurez compris, en explique la raison !

Il est temps, à présent, de commencer notre excursion du jour, en démarrant rue Hittorf. Cette rue est baptisée du nom du physicien et chimiste allemand, Johan Wihelm Hittorf (1824 – 1914) qui a découvert les rayons cathodiques. Ce terme ne vous dit peut être pas grand-chose si vous êtes nés à l’heure des écrans plasma. Ce fut pourtant une découverte majeure car elle a ouvert la porte à d’autres découvertes scientifiques, et notamment les tubes cathodiques, composant qui fut utilisé pendant de nombreuses années dans la plupart des postes de télévisions, des écrans d’ordinateurs, jusqu’à l’avènement des écrans LCD et écrans plasmas.

Continuons notre virée en nous dirigeant à présent vers l’hôpital de Lariboisière. Mais avant d’y parvenir, arrêtons-nous dans cette petite rue inaugurée il y a seulement deux ans, en 2011 : la rue SchwartzenbergLéon Schwartzenberg (1923 – 2003), médecin et cancérologue français, a longtemps lutté pour la cause dans sans-abris et des sans-papiers, et fut d’ailleurs le cofondateur de l’association « Droits devant ». En 1959, il fut le premier à être donneur de moelle osseuse à l’hôpital Saint-Louis, dans lequel il travaillait, tentant ainsi de guérir des ingénieurs yougoslaves, brûlés par des radiations atomiques et atteints de leucémie. Il y contracta l’hépatite virale, qui bien plus tard, devait l’emporter.

Reprenons maintenant notre route vers l’hôpital situé au 2 rue Ambroise Paré. Chirurgien des champs de bataille, père de la chirurgie moderne ou encore premier chirurgien des rois (de Henri II à Henri III), Ambroise Paré (1517 – 1590) cherchait toujours à appliquer à la chirurgie les connaissances anatomiques et fit prévaloir l’expérience sur la tradition et l’autorité des anciens.

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Il a démontré les avantages de la ligature des artères, et donné d’excellents préceptes pour le traitement des plaies d’armes à feu. La chirurgie lui doit un grand nombre de progrès mais il n’en était pas moins modeste. Il disait de ses malades : « Je les panse, Dieu les guérit ».

En longeant les murs de l’hôpital, nous tombons à présent nez à nez avec la rue Guy Patin. Médecin du 17ème siècle, c’est grâce à un recueil de « Lettres » que le nom de Guy Patin (1601 – 1672) reste célèbre. Destinées à ses amis, elles seront publiées après sa mort. Le style en est incorrect, fréquemment entrecoupé de passages en latin, langue dans laquelle l’écrivain parlait avec beaucoup d’élégance.

Mais revenons à la science. Contournons la Gare du Nord pour atteindre la rue Cail, nommée en l’honneur de Jean-François Cail (1804 – 1871), pionnier français des chemins de fer. Il construisit de nombreuses locomotives, ancêtres des TGV, et monta sa propre société en 1850. Pour la petite histoire, dans le roman de Jules Verne, « 20 000 lieues sous les mers », les réservoirs du Nautilus ont été fabriqués par Cail & Co.

Quittons à présent les grandes artères parisiennes, pour nous diriger, petit à petit, vers des eaux plus tranquilles : le Canal St-Martin. En longeant le quai de Valmy, nous croisons, tour à tour, le passage Delessert, le jardin de Villemin puis l’allée du Professeur Jean Bernard.

Benjamin Delessert (1773 – 1847), naturaliste français, fonda une raffinerie de sucre dans laquelle il mit au point des machines perfectionnées permettant l’extraction du sucre de betterave. Pour cette invention, il se verra décorer de la Légion d’honneur. Sa grande fortune lui permit également de former un des plus riches herbiers d’Europe, actuellement conservé au Muséum d’histoire naturelle de Genève.

Jean-Antoine de Villemin (1827 – 1892) était, quant à lui, un médecin et épidémiologiste français, ayant démontré que la tuberculose, fléau du XIXe siècle, était une maladie contagieuse.

Enfin, Jean Bernard (1907 – 2006) était un médecin français, spécialiste d’hématologie et de cancérologie. Il fut érigé au rang d’Immortel en succédant à Marcel Pagnol sur le siège n°25 de l’Académie française. Empruntons maintenant la passerelle Bichat, afin de passer de l’autre côté du canal, où je vous suggère une petite pause dans l’atmosphère de l’Hôtel du Nord.

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Marie-François-Xavier Bichat (1771 – 1802), anatomiste et médecin, père de l’histologie moderne (= étude des tissus biologiques), donne également son nom à une rue située juste derrière nous. Ses cours d’anatomie lui attirèrent une réputation européenne. Sa vie, si courte fut-elle, a été remplie par de nombreuses recherches anatomiques, dont il a consigné les résultats dans différents ouvrages. Reprenons maintenant notre promenade guidée et éloignons nous quelque peu du canal pour nous diriger vers l’hôpital St.-Louis. Traversons la place Jean-Alfred Fournier, du nom d’un médecin dermatologue (1832 – 1914) spécialisé en vénérologie (= maladies sexuellement transmissibles), puis croisons la rue Alibert, nommée ainsi pour la postérité du grand médecin français à un grand médecin français, Jean-Louis Alibert (1766 – 1837) considéré comme le fondateur de la dermatologie en France.

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Finissons notre promenade parisienne rue Civiale, proche du métro Belleville. Jean Civiale (1792 – 1867), était un médecin et chirurgien français, inventeur de la lithotritie (= technique utilisée pour  désintégrer les calculs rénaux). A sa mort, un poète écrivit en son honneur : « De Civiale au cimetière – Où la mort vient de l’envoyer – La tombe n’aura pas de pierre – Il sortirait pour la broyer« .

Notre balade du jour s’achève donc ici. Nous espérons vous avoir, de nouveau, fait partager nos connaissances sur ces grands noms d’hommes scientifiques ; oui,  vous l’avez remarqué, cet arrondissement, tout comme le 3ème, ne contient aucun nom de femmes scientifiques ; mais, ce sera pour la prochaine fois! En attendant, on vous laisse reposer vos vélibs sur les bornes et on vous dit à très bientôt pour poursuivre cette série !

Amélie Cabasse du blog http://www.voyagesaucoeurdelascience.fr

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