Envie de rentrer dans un volcan ?
Qui n’a jamais rêvé de rentrer dans un volcan, ou au moins d’aller donner un coup d’œil à l’intérieur d’un cratère ? Moi oui, et après avoir lu le livre de Jules Verne « Voyage au centre de la Terre », mon envie n’a fait qu’augmenter ! J’ai pu réaliser mon rêve, avec une pointe de frisson, en visitant la Solfatare de Pozzuoli, le plus actif d’un groupe de volcans appelé « Champs Phlégréens », situé dans la province de Naples (en Italie du Sud).
Cette zone volcanique est une des plus dangereuses et en même temps une des plus peuplées du monde. La dernière éruption a été celle de 1538, qui a vu naître en seulement quelques jours le mont Nuovo (nouveau en italien), le volcan le plus jeune d’Europe.
La Solfatara est un cône de tuf (un type de roche) formé il y a environ 39000 ans. On accède à l’intérieur du cratère en traversant un camping. Les touristes qui séjournent là bas n’ont pas peur, évidemment, des effluves d’œuf pourri ! Cette odeur d’acide sulfhydrique, produit dans le volcan, t’accompagne pour toute la visite et te reste dans les vêtements et les cheveux.
Le cratère d’environ 600 m de diamètre, situé sur une colline à 190 m d’altitude, est un paysage presque lunaire où domine la couleur gris clair, je devrais dire gris cendré peut-être.
Voici de suite ce qu’on peut trouver à l’intérieur d’un volcan, mais rappelle-toi qu’ils ne sont pas tous pareil. Celui-ci, par exemple, a été exploité depuis les temps anciens pour utiliser ses ressources.
La fangaia (volcan de boue)
C’est une espèce de petit lac constitué par de l’eau de pluie, de la condensation de vapeurs et de la boue chaude qui bout, à environ 100°C. À l’intérieur il y a des petites fumerolles.
La boue, très utilisée dans le passé pour se soigner, est encore aujourd’hui vendue comme produit de beauté d’origine hydrothermale.
Les fumerolles
Ce sont des fentes du sol, par lesquelles sortent différents types de gaz à environ 160°C : vapeur d’eau, dioxyde de carbone (CO2), dioxyde de soufre (SO2) etc. La Grande Fumerolle, dans la zone dite Bocca Grande (grande bouche en italien), relâche environ 1500 tonnes de CO2 par jour et dépose sur les roches adjacentes des cristaux rouges d’un minéral appelé réalgar (ou d’un autre appelé cinabre) et des cristaux jaunes d’un minéral appelé orpiment.
Le puits
À partir de ce puits, construit au XIXème siècle, on extrayait de l’eau considérée bénéfique pour la santé.
Les étuves humides
Construites à la fin du XIXème siècle, ces deux galeries creusées dans la roche et habillées de briques, faisaient fonction de saunas naturels.
Est-ce que ce volcan est actif ?
Oui, mais son activité volcanique est faible. On y observe des tremblements de terre peu intenses et un phénomène appelé bradyséisme : le sol des Champs Phlégréens et des alentours (par exemple de la ville de Pozzuoli) s’élève et s’abaisse périodiquement par rapport au niveau de la mer, jusqu’à 3,5 m entre 1970 et 1980 !
Vie à l’intérieur d’un volcan
Le volcan est entouré par des petites dunes de cendre et lapilli. La flore est typique de la garrigue : myrte, kyste, arbousier, des plantes pionnières habituées à des conditions climatiques difficiles (vent, température, sécheresse, salinité).
À l’intérieur du cratère on imagine qu’aucune forme de vie puisse y vivre. Malgré les conditions extrêmes d’acidité (pH inférieur à 3) et de température (90°C), y vivent quelques micro-organismes : les bactéries Bacillus acidocaldarius et Caldarella acidophila, l’archéobactérie Sulfolobus solfataricus et l’algue unicellulaire Cyanidium caldarium.
En 1990 une nouvelle espèce d’invertébrés a aussi été identifiée à la Solfatara : le collembole Seira tongiorgii.
Pour en savoir plus sur ce volcan et sur ce que les voyageurs des temps passés en ont pensé en le découvrant pour la première fois, tu peux continuer la lecture ici.
Texte et images de Ludmilla du blog Ludmilla Science
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