Intelligence animale : vas-tu pouvoir défier un animal aux échecs ?

Intelligence animale…Voilà quelque chose qui est bien abstrait ! Déjà que les scientifiques ne s’accordent pas sur une définition simple et claire de l’intelligence humaine alors tu penses bien qu’il est encore plus compliqué de définir l’intelligence de nos amis les animaux !
En 1983, Howard Gardner proposait une vision tout à fait nouvelle : les humains ne possèderaient pas une seule intelligence, mais un ensemble de 8 intelligences ! Je te propose ici de découvrir celle des animaux à travers cette théorie.

Qu’est-ce que l’intelligence animale ?

La bibliothèque d’Alexandrie, les gratte-ciels et internet sont des preuves d’une certaine intelligence humaine que les animaux n’ont pas atteinte. Mais si un être humain se retrouve en pleine savane ou en forêt Amazonienne, il survivra moins longtemps que la majorité des animaux. Ils nous offrent là une belle preuve d’intelligence animale.
La difficulté des études sur l’intelligence animale réside dans le fait qu’elles sont réalisées par…des humains ! Les chercheurs utilisent des expériences pensées par des humains, avec un raisonnement humain…Cela peut être très trompeur quant aux résultats ! Imagine qu’un chimpanzé étudie l’intelligence d’un être humain en nous demandant de nous élancer d’un arbre à l’autre…Il nous trouverait complètement stupide ! Cette façon de voir les choses à travers nos pensées humaines a un nom : nous sommes anthropocentrés !
Voilà maintenant quelques décennies que les scientifiques tentent de s’éloigner de cette vision. Ce n’est pas simple mais ils sont tombés d’accord sur une chose : la taille du cerveau n’est pas la preuve de l’intelligence ? Mais existe-t-il un marqueur unique de l’intelligence? 

L’idée de cet article n’est donc pas de comparer l’intelligence animale et l’intelligence humaine mais bien de découvrir que les animaux, tout comme nous, ont des points forts qui les rendent parfaitement adaptés à leur environnement.

Intelligence kinesthésique

Selon Howard Gardner, l’intelligence kinesthésique correspond à la capacité qu’ont certains organismes à utiliser leur corps dans un but bien précis. Un danseur ou un footballeur ont une intelligence kinesthésique forte.
Est-il vraiment nécessaire de s’attarder sur les animaux et leur phénoménale capacité à se déplacer dans leur environnement ? Les singes et les écureuils qui virevoltent de branches en branches n’en sont que des exemples parmi tant d’autres ! Tiens, sais-tu que les poulpes sont capables de se faufiler dans des trous tout petit ? Avec leurs tentacules, ils estiment la taille du trou par rapport à leur propre taille et hop ! Ils se faufilent ensuite en se contorsionnant !
Et le poisson globe qui gonfle sa tête pour faire fuir ses ennemis ? Il faut une sacrée maîtrise de son corps pour effectuer ce genre de « farce » !

Intelligence visuo-spatiale

L’intelligence visuo-spatiale permet aux être humains de se repérer plus ou moins facilement dans un lieu, d’agencer correctement différents éléments. Les architectes ou encore les personnes qui travaillent à l’urbanisme sont excellents dans ce domaine. 

Du dessin chez les gorilles, chimpanzés et orangs-outans

Cédric Sueur, chercheur au CNRS, a étudié les peintures réalisées par des orang-outangs et des chimpanzés. Figure-toi que ces dessins trouvent même des acheteurs lors de ventes aux enchères tandis que d’autres sont imprimés sur du tissu. Il démontre que ces singes peuvent rester concentrés pendant plusieurs dizaines de minutes sur leur dessin et que chaque singe a son propre style de peinture…Comme quoi, les animaux ont aussi leur Picasso !
Un sacré sens de l’orientation 

Entre les tortues qui arrivent à retrouver leur lieu de naissance après avoir parcouru l’océan ou les fourmis qui sont capables de s’orienter grâce au soleil pour retrouver leur fourmilière, il ne fait aucun doute que les animaux savent s’orienter.
Pour pouvoir se diriger ainsi, ces espèces utilisent la position du soleil, mesurent le champ magnétique terrestre ou sèment des phéromones…Bien des stratégies que nous sommes incapables d’utiliser ! Certaines fourmis sont même capables de compter leurs pas pour pouvoir se diriger ! Incroyable, non ?

Intelligence interpersonnelle

Les animaux sont-ils capables d’interagir entre eux, autrement dit, font-ils preuve d’intelligence interpersonnelle ? 

Des émotions pas si humaines que ça !

Nous retrouvons chez de nombreuses espèces des émotions que l’on croyait réservées aux humains.
Les rats éprouvent de l’empathie, comme l’ont démontré des chercheurs américains. Ils préfèrent délivrer leur congénère plutôt que d’aller manger une gourmandise seuls. D’ailleurs, les rats sont également capables de rire…mais on ne les entend pas !

De leur côté, les poissons zèbres femelles sont tristes et moins optimistes en l’absence de leur compagnon. Cette tristesse a également été observée dans le cas du décès d’un membre du groupe : une orque ou une babouine portant leur bébé mort, une chimpanzé qui semble vouloir réanimer son enfant… On peut donc dire que les animaux connaissent le deuil.

Elise Huchard, chercheuse à Montpellier a même pu observer un comportement qui s’apparente à de la jalousie entre frères et sœurs chez les babouins !

Transmission de la culture
Un autre aspect de l’intelligence interpersonnelle réside dans le fait d’avoir et de transmettre une culture aux générations suivantes. Ce que l’on le voit très bien chez les humains s’observe aussi chez certains animaux : les habitudes peuvent être différentes selon le lieu de vie.
C’est le cas pour les corbeaux de Nouvelle-Calédonie qui fabriquent des outils différents selon leur zone géographique.
Des chercheurs ont aussi remarqué que les orques ne chassent pas les mêmes proies et utilisent des stratégies de chasse différentes selon leur lieu de vie.

Intelligence intrapersonnelle

Contrairement à l’intelligence interpersonnelle, l’intelligence intrapersonnelle ne concerne qu’une seule personne. Il s’agit de notre capacité à se connaître : je sais qui je suis, à quoi je ressemble, quelle est mon histoire… Qu’en est-il pour les animaux ?

Pour le savoir, les chercheurs ont l’habitude d’utiliser un test qui s’appelle le test du miroir. Dans cette expérience, on fait une marque colorée sur un animal, à un endroit qu’il ne peut pas voir directement. Puis, on lui présente un miroir et on observe sa réaction. S’il essaye d’enlever la marque en se touchant, c’est qu’il sait que le reflet qu’il regarde le représente et donc qu’il a une certaine conscience de lui.

Le dauphin, certains singes, les éléphants…réussissent ce test. Ces animaux semblent donc se connaître eux-mêmes, preuve d’une certaine intelligence animale.

Il faut quand même garder en tête que ce test n’est validé que par des espèces dont la vue est le sens principal. Pour les animaux qui reconnaissent leurs congénères principalement grâce à un autre sens (comme l’odorat pour le chien), le test ne fonctionne pas !

On se retrouve prochainement pour une suite à cet article !

Texte : Claire, son site Sciences Ludiques