T’as déjà vu un cloporte bleu ?
Non, ce n’est pas une blague et oui… cela existe ! Mais c’est rare heureusement, parce qu’un cloporte bleu n’est pas un cloporte heureux. Voyons pourquoi.
Pour commencer, les cloportes sont des crustacés comme le crabe, la crevette et la langouste, mais ils sont terrestres. Il en existe de très nombreuses espèces, le cloporte le plus commun appartient à l’espèce Armadillidium vulgare.
Normalement tous les cloportes sont de couleur gris/marron plus ou moins nuancée.
Qu’en est-il, alors, du cloporte bleu ? Non, ce n’est pas une nouvelle espèce tropicale récemment découverte… cette couleur est malheureusement tragique pour la pauvre bête.
Les cloportes bleus ont été infectés par un virus appartenant à la famille des iridovirus, qui signifie « virus arc en ciel ». En effet les animaux infectés par les iridovirus deviennent iridescents, un peu comme les reflets des CDs ou de la pierre opale. Selon le type d’iridovirus, les victimes peuvent devenir plutôt bleues ou violettes mais on en trouve aussi des rouges ou oranges !
L’iridescence est due au fait que ces virus cristallisent dans l’organisme parasité, c’est à dire deviennent comme des petits cristaux, assez gros pour causer la diffraction de la lumière visible. La géométrie du cristal recombine les ondes lumineuses en créant un jeu de couleurs.
Certains iridovirus frappent les vertébrés (souvent des grenouilles et des salamandres) alors que d’autres infectent les arthropodes, par exemple les insectes ou les crustacés, comme dans notre cas. Heureusement les iridovirus n’attaquent pas les êtres humains !
Quand il y a assez de virus pour provoquer la couleur bleue, c’est trop tard pour sauver le pauvre cloporte…. mais au moins avant de mourir il est beau et nous dit quelque chose de beau. Dommage, il ne le saura jamais !
Texte : Massimo Sandal et Annalisa Plaitano (Instagram Facebook Twitter Blog)
Illustration: Mél
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