Quand des crottes servent de leurre !
Dernier article de l’année sur ce blog !
Il fallait bien finir en beauté, non ? Alors profitons de nous trouver entre deux repas festifs pour parler « crottes » et rigoler un peu.
Il y a beaucoup à dire sur les crottes, tu ne peux même pas imaginer (nous y reviendrons) ! Aujourd’hui, on va parler du mimétisme ou comment se déguiser « en crotte » pour induire l’ennemi en erreur ! Qui donc s’adonne à ce genre de pratique ? Figure-toi qu’ils sont plus d’un à trouver l’accoutrement à leur goût !
Certaines chenilles
Voici un superbe spécimen d’un papillon asiatique : le papillon « Papilio Lowi ».
Qui pourrait donc croire que la chenille de ce magnifique papillon aime à se déguiser en fientes d’oiseaux (c’est le nom qu’on donne à leurs crottes) : un corps vert olive agrémenté de tâches blanches. Rigolo, non ?
C’est une façon très efficace de se protéger de leur prédateurs (des oiseaux justement).
La ressemblance est encore plus frappante à certains stades de leur développement larvaire car la chenille prend alors un aspect visqueux !
Enfin pour parfaire le tout, la chenille possède un organe appelé « osmeterium », caché en temps normal dans la région thoracique et très vite dégainé lorsque l’animal est menacé. Grâce à cet organe, la bête émet des sécrétions nauséabondes : celles-ci agissent comme un signal indiquant à l’ennemi que cette nourriture n’a pas bon goût.
Certains papillons
Il n’y a pas qu’à l’état larvaire que certaines espèces de lépidoptères (la famille des papillons) simulent l’excrément d’oiseau. C’est à l’âge adulte que plusieurs papillons aiment à revêtir l’accoutrement peu ragoutant de la fiente.
Voici le Pearly Wood Nymph
Posé sur une feuille, voici à quoi il ressemble.
Chez nos amies araignées
Certaines araignées sont également capables de leurrer les oiseaux en faisant équipe avec leur toile particulièrement bien filée pour simuler la fiente. Jugez plutôt.
Il s’agit de l’araignée d’origine australienne « Cyclosa ginnaga » (ou encore « bird-dropping spider ») dont le corps est argenté. Elle ajoute à sa toile une soie particulière de couleur blanche et tissée en forme de disque éclaté, telle une déjection aviaire.
Là encore, il semblerait qu’une telle pratique permette d’échapper aux prédateurs d’après des recherches récentes portées sur ce sujet même si les auteurs ne délaissent pas d’autres hypothèses pour expliquer la présence de telles décorations de toiles.
Alors ? Tu vois que parler « crottes » est plaisant. Preuve est faite, s’il en fallait encore que les bestioles de nos jardins ont plus d’un tour dans leur sac…tu ne verras plus jamais les fientes d’oiseau du même œil.
Si ce sujet t’intéresse, nous te conseillons la lecture de ce petit bouquin issu d’une jolie collection destinée aux enfants de « Delachaux et Niestlé » , éditeur « Partenaire officiel de la Nature depuis 1885″. L’un des petits derniers (paru en septembre) est entièrement consacré aux crottes, excréments, bouses, fèces … de toutes natures, formes, utilités (et j’en passe) qui soient. Il est signé Marc Giraud (naturaliste, journaliste et conférencier) et illustré par Roland Garrigue.
Nous espérons que tu as passé une année 2014 enrichissante sur Kidiscience : nous te donnons rendez-vous très bientôt en 2015 pour de nouvelles aventures.
Ailleurs sur le c@fé des Sciences :
http://www.museum-lehavre.fr/fr/blog/espece-de-planque-3
Texte : Pascale BAUGE – Le Monde et Nous
Illustrations : Stéphanie DUBUT – Stef Comics
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