Balade dans Paris – 3ème arrondissement
Avis de grande nouveauté sur Kidi’science : Amélie Cabasse du blog http://www.voyagesaucoeurdelascience.fr nous proposera tous les vendredis, et ce dès aujourd’hui, une petite balade scientifique à effectuer le week-end dans les rues de Paris (et pourquoi pas d’autres lieux ou villes à l’avenir…). Aujourd’hui on s’attaque au 3ème arrondissement. Bonne lecture et bonne visite.
Les rues de Paris sont les témoins, de par leurs noms, d’une grande richesse culturelle : artistes, scientifiques, hommes politiques, saints… chaque rue à une histoire. Je vous propose, à travers une série d’articles, de vous guider dans ces rues, et plus particulièrement celles où de grands scientifiques y ont laissé leurs célèbres noms. Commençons par l’arrondissement où j’ai actuellement mes habitudes, celui que l’on surnomme le Temple. Suivez le guide!
Le 3ème arrondissement, ou l’arrondissement du Temple, est divisé en 4 quartiers administratifs :
- Le quartier des Arts-et-Métiers
- Le quartier des Enfants-Rouges
- Le quartier des Archives
- Le quartier de Sainte-Avoye
Une grande partie se situe dans le célèbre quartier historique (et non administratif) du Marais. On y trouve le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), le Musée des Arts et Métiers, les Archives Nationales, le Musée Picasso ou encore le Carreau du Temple. La proximité de cet arrondissement avec le Centre Georges-Pompidou explique le développement de nombreuses galeries d’art. On pourra profiter lors des beaux jours, des jardins et squares qui jalonnent le 3ème arrondissement.
Mais revenons au cœur de mon propos : les hommes et femmes qui ont fait la science. De part l’implantation du Musée des Arts et Métiers, les rues aux alentours regorgent de noms de grands scientifiques.
Commençons notre promenade en prenant tout d’abord une petite rue à proximité du CNAM, la rue Borda, du nom du physicien français Jean-Charles chevalier de Borda (1733 – 1799). Connu pour la mise au point d’instruments de mesure permettant de calculer la hauteur des astres et de sécuriser la navigation océanique, il participa également à la mesure de l’arc méridien terrestre pour l’établissement du système métrique.
Juste à côté se trouve la rue Volta, faisant référence au célèbre physicien italien Alessandro Volta (1745 – 1827). Célèbre, en effet, car ses recherches sur l’électricité aboutirent à l’invention de la pile électrique. Son nom est à l’origine de l’unité de force électromotrice et de différence de potentiel : le volt !
Finissons de longer cette rue pour tomber nez à nez sur la rue Montgolfier. En septembre 1810, les frères Montgolfier, Joseph (1740 – 1810) et Jacques-Etienne (1745 – 1799), donnent leur nom à cette rue de Paris. Industriels français, ils inventèrent et expérimentèrent les premiers aérostats, ballons à air chaud, plus connus sous le nom de montgolfières : ils effectuèrent de célèbres ascensions, entre autre à Annonay et à Versailles, devant Louis XVI, en 1783. Deux mois plus tard, au château de la Muette, l’expérience est renouvelée, mais cette fois, deux hommes ont pris place à bord de la nacelle : ce sera le premier vol d’êtres humains. Mais revenons sur la terre ferme et continuons notre périple aux alentours du musée des Arts et Métiers.
Prenons à droite et nous voici dans la rue Conté. Nicolas-Jacques Conté (1755 – 1805) était un physicien et chimiste français, et fut l’un des fondateurs du CNAM. Connu pour avoir inventé le crayon tel qu’on le connait aujourd’hui, la rue porte son nom depuis le 27 Septembre 1817.
Nous arrivons à présent dans la rue Vaucanson. Si je vous dis « le joueur de flûte traversière », « le joueur de tambourin », « le canard » ou encore « le métier à tisser », tous ces noms vous disent-ils quelque chose ? Jacques de Vaucanson (1709 – 1782), ingénieur et mécanicien français, est célèbre pour l’invention de ces différentes machines et automates. Son premier métier à tisser entièrement automatique sera perfectionné quelques années plus tard par Albert Jacquard (la mécanique Jacquard qui est encore utilisée de nos jours, permet à un seul ouvrier de reproduire simplement des motifs très compliqués). Le but de Vaucanson était de faciliter l’activité humaine.
Après toutes ces informations, faisons une pause quelques instants dans le square du Général Morin, devant l’entrée du Musée des Arts et Métiers.
Le square porte le nom du général et mathématicien Arthur-Jules Morin (1795 – 1880), directeur du CNAM de 1852 à 1880. Spécialiste de la science des mouvements et de l’étude des mécanismes, il travailla particulièrement sur l’efficacité de machines hydrauliques. On peut trouver dans ce square une réplique en plâtre du premier modèle de la statue de la Liberté ainsi que la présence d’une statue représentant Zenobe Gramme (1826 – 1901), électricien belge et inventeur du premier générateur électrique.
Reprenons maintenant notre promenade guidée et dirigeons nous vers le bruit des klaxons parisiens.
Nous nous trouvons au niveau de la rue Réaumur, du nom du grand savant français René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683 – 1757). C’est une grande artère haussmannienne, qui s’étend du square du Temple jusqu’à la Bourse. Physicien et naturaliste français, René-Antoine Réaumur est le père de la sidérurgie française. Il va également s’intéresser à de nombreux autres domaines : la température (on lui doit le thermomètre à alcool et une échelle de température porte son nom), l’entomologie (= étude des insectes) ou encore l’éthologie (= étude des comportements animaliers).
Faisons quelques pas jusqu’à la rue Papin. Ce nom ne vous dit rien?
Physicien, mathématicien et inventeur français, Denis Papin (1647 – 1712) est connu pour ses nombreux travaux sur la machine à vapeur. Il fabriqua également pour un duc Allemand qui souhaitait avoir des fontaines dans ses jardins, une machine permettant d’obtenir de beaux jets d’eau. Malheureusement, la colonne d’eau montante explosa ce qui mit fin à cette collaboration.
Finissons à présent notre balade par la rue Salomon de Caus (1576 – 1626), qui est le nom d’un ingénieur et architecte français. Il a touché à de nombreux domaines scientifiques et techniques : l’architecture, la mécanique, l’hydraulique, la perspective ou encore la musique. Il fut le pionnier dans l’utilisation de la force de la vapeur pour la construction d’une machine hydraulique.
Notre balade parisienne se termine ici, au pied de la station de métro « Arts et Métiers ». J’espère vous avoir fait découvrir certains scientifiques, parfois méconnus du grand public, mais dont les histoires et découvertes font partie de notre patrimoine culturel. La prochaine fois, je vous emmènerai non loin de là, dans le 10ème arrondissement.
Alors, à très bientôt pour poursuivre cette série !
Amélie Cabasse du blog http://www.voyagesaucoeurdelascience.fr
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