Des sabots particulièrement inspirants !
Les sabots des chèvres passent sous la loupe des chercheurs. En effet, les chèvres sont réputées pour grimper facilement en hauteur et être particulièrement agiles : de vraies gymnastes. Les caprins (ce groupe de bovidés, les animaux qui possèdent des cornes, dont font partie les chèvres, les moutons et chamois) sont véritablement les meilleurs grimpeurs de la planète. C’est tout à fait impressionnant ! Mais alors, comment font-ils ? Leur secret serait caché dans leurs sabots ! Des études ont été menées pour tenter de comprendre les caractéristiques particulières de ces sabots, ils ont été observés sous toutes les coutures.
Le sabot est organisé en différentes parties indépendantes composées principalement de kératine, comme nos cheveux ou nos ongles. En plus, chacune de ces parties n’est pas uniforme : ni sur leur surface ni même dans la profondeur. En surface, on y trouve des stries, des petits reliefs en courbe qui permettent d’accroître les frottements et gagner en stabilité. En profondeur, se superposent différentes couches de nature physico-chimique différente, plus ou moins denses en kératine : des parties molles absorbent mieux les chocs et des parties dures apportent de la résistance. Cette configuration permet à l’animal d’être mieux agrippé au sol et de limiter les contraintes liées aux impacts de forte intensité. En un mot, il ne souffre pas des chocs avec des parties dures du terrain.
Les sabots ont été étudiés à regardant de près différentes zones (extrait de l’étude citée en bas d’article)
Ce type de recherche peut aussi nous servir à nous, humains ! On peut s’inspirer des sabots des chèvres afin de concevoir de nouveaux matériaux et composants présents dans des machines afin d’améliorer la prise au sol et la stabilité. Des chaussures pour la course à pied par exemple, pourraient avoir des semelles qui agrippent mieux le sol tout en étant confortables, même pendant l’effort !
C’est ce que plusieurs entreprises ont cherché à produire, en utilisant un biopolymère* élaboré à partir de déchets de kératine ! La jeune entreprise HoofTech l’a fait.
Le fait de s’inspirer de la sorte de ce qu’on trouve dans la nature pour améliorer nos propres conceptions humaines s’appelle le “biomimétisme” et nous en avions déjà parlé ici sur Kidi’Science.
* Biopolymère : Il s’agit d’une très longue molécule qu’on trouve au sein d’un être vivant.
Référence : Kui et al., “The Passive Contact Stability of Blue Sheep Hoof Based on Structure, Mechanical Properties, and Surface Morphology”, Front. Bioeng. Biotechnol., 24 April 2020
Texte : Pascale Baugé, Le Monde et Nous
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