La géodrilologie, c’est quoi ?

Nous te laissons encore quelques semaines pour jouer à notre jeu de l’été afin de découvrir les erreurs qui se sont glissées dans le dessin.
Mais as-tu remarqué ce petit détail au premier plan ?

En fait, nous allons faire un peu de géodrilologie !

La géodrilologie…quel drôle de nom ! Il s’agit d’un domaine scientifique un peu particulier puisqu’il est centré sur les vers de terre ! Eh oui ! Tu sais que les vers de terre jouent un rôle très important mais ont aussi beaucoup à dire sur l’état de la terre.

Ainsi, étudier les vers de terre dans un contexte de réchauffement climatique est particulièrement important. On t’explique !

Qu’est-ce qu’un ver de terre ?
Derrière ce nom, se cachent en fait toute une ribambelle d’espèces : on en compte plus de 7000 ! On peut les classer selon la profondeur à laquelle ils se trouvent et le rôle qu’ils jouent. Chaque espèce a ses propres besoins et sa propre façon de les assurer.

On trouve à la surface des sols, sous des feuilles, ou dans les premiers centimètres de terre, des espèces comme le Lumbricus rubellus (le lombric des marais) : il s’agit des épigés (étymologiquement “au-dessus” de la terre). Ces vers, plutôt de petite taille (entre 3 et 10 cm) se nourrissent de racines en décomposition de la rhizosphère (là où se trouvent les racines des végétaux dans le sol). Leur action est primordiale car ils contribuent à décomposer la matière organique (les feuilles d’automne par exemple) et à la transformer ce qui enrichit le sol.

Passons un peu plus profondément sous la terre jusqu’à environ 30 cm, on trouve les endogés (ce sont les plus abondants). Ils vivent sous terre dans une partie plus ou moins riche en matière organique (des débris de végétaux) et en matière minérale. Ils se nourrissent de terre et de matière en décomposition : leurs déjections sont des fertilisants. Ils ont l’habitude de creuser des galeries horizontales lesquelles permettent à l’eau d’être retenue plus longtemps dans la terre.

Encore plus profondément dans le sol, au-delà de 1 m de profondeur, on trouve des espèces dites anéciques (du grec anesis, « élasticité ») qui sont plutôt de grande taille, au-delà de 10 cm. Ils ont un rôle clé car en creusant des galeries verticales, ils parviennent à décompacter la terre : c’est un sacré atout puisque l’eau peut mieux s’infiltrer et les végétaux se développent mieux car leurs racines peuvent alors plus facilement s’enfoncer et capter les ressources en eau. 

L’ensemble de leurs actions permet donc une meilleure structuration de la terre en rendant le sol plus aéré ! Par leurs déplacements permanents, ils permettent aussi une meilleure distribution des nutriments : ce sont de vrais laboureurs.

Une quantité impressionnante !
Les vers de terre sont extrêmement nombreux. Les scientifiques ont montré qu’ils représentaient la biomasse la plus importante : on compte en moyenne une tonne par hectare !

Que se passe-t-il si on coupe un ver en deux (par accident 😉

Beaucoup pensent qu’on retrouve deux vers de terre. Ce n’est pas aussi simple ! En fait, si tu jettes un coup d’œil à l’anatomie d’un ver de terre, tu as la bouche et le cerveau d’un côté et l’anus de l’autre. Entre les deux : le système digestif.

Source : www.infovisual.info

Donc, non, c’est un mythe. Les deux morceaux ne vont pas permettre d’obtenir deux vers de terre même si, il faut néanmoins le souligner, le ver de terre possède certaines propriétés de régénération.

Pourquoi s’intéresser aux vers de terre ?

Ils sont à la base de plusieurs chaînes alimentaires et de nombreuses études ont montré que le changement climatique pourrait avoir des effets notables sur les communautés de vers de terre et donc sur tout un écosystème, par effet domino !
De plus, les vers de terre sont considérés comme des espèces indicatrices en rendant compte des conditions environnementales du sol.

Bref, géodrilologue, en voilà un métier d’avenir !

Pour en savoir plus
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lumbricina
https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/zoologie-ver-terre-allie-jardin-1157/page/3/

Texte : Pascale Baugé du blog Le Monde et Nous

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