La pluie et le beau temps avec Edith Farkas
Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes. Alors, on s’est dit qu’on allait te présenter le travail d’une femme scientifique… Une personne qui s’est fait remarquer par ses découvertes et qu’on ne connaît pas forcément très bien.
Edith Farkas, tu en as déjà entendu parler ? Peut-être bien que non. Elle a joué un rôle déterminant dans notre compréhension de l’impact environnemental des activités humaines. Elle a montré que le suivi régulier et sur une longue durée de paramètres clés était une approche fiable pour détecter des changements et pouvoir réagir pour en limiter les conséquences.
Edith Farkas était météorologue, tu sais ce sont les météorologues qui étudient le temps (la météo) qu’il fait et permettent de prévoir si tu devras sortir avec ton parapluie ou ta crème solaire.
Edith est née en 1921 en Hongrie, réfugiée en Autriche durant la Seconde Guerre mondiale puis quelques années plus tard, émigrée en Nouvelle Zélande. Elle a reçu une formation scientifique (Mathématiques et Physique) à Budapest puis a poursuivi ses études (Master de Sciences en Physique) à Victoria University de Wellington.
Elle a donc démarré sa carrière comme météorologiste (on dit aussi météorologue) et s’intéressait à la circulation des masses d’air au sein de la stratosphère (une des couches supérieure de l’atmosphère terrestre).
Puis elle a commencé à suivre l’évolution de l’ozone : une façon de comprendre la météo et d’anticiper le temps qu’il va faire. En effet, l’ozone était à l’époque utilisé comme « traceur » afin d’analyser les circulations des masses d’air. Edith a ainsi réalisé et capitalisé de nombreuses observations, pendant un peu plus de 3 décennies et s’est même déplacée en expédition au niveau de l’Antarctique (une première !).
L’ozone, tu en as sûrement déjà entendu parler, c’est un gaz très important formé en altitude (au-delà de 30 km par l’action des rayons solaires sur la molécule de dioxygène). La couche d’ozone située au niveau de la troposphère permet de nous protéger de certains rayonnements solaires (les rayons ultraviolets les plus pénétrants et donc les plus nocifs pour la vie sur Terre).
Les retombées de son travail
Son travail a permis aux scientifiques de la fin des années 70 de s’appuyer sur les données qu’elle avait accumulées pour mettre en évidence l’amincissement de la couche d’ozone au niveau des pôles.
Photo montrant le “trou “de la couche d’ozone au pôle Nord ! Mais les deux pôles sont concernés.
N’assurant plus son rôle de protection, la couche amoindrie mettait en danger la vie sur Terre, les rayons nocifs du Soleil pouvant plus facilement traverser la couche protectrice.
Le gros du travail d’Edith Farkas a également consisté à savoir exploiter correctement l’instrument qui permettait de détecter et mesurer une quantité d’ozone : comme toute technique de pointe, l’appareil en question (ça s’appelle un spectrophotomètre Dobson du nom du scientifique qui l’a mis au point) nécessitait calibration et corrections à apporter afin d’obtenir des résultats de qualité.
C’est donc en partie grâce au minutieux travail de longue haleine d’Edith Farkas, que la prise de conscience du trou de la couche d’ozone a été mondiale et que tout a été mis en œuvre pour diminuer et même interdire l’usage de certains composés utilisés massivement dans l’industrie du froid et les bombes aérosol pendant de nombreuses années. Ces composés se transforment dans les hautes altitudes par l’action des rayons du soleil, ils génèrent alors des produits qui détruisent l’ozone.
Les choses semblent s’être améliorées mais il faut rester vigilant car certains industriels semblent continuer à utiliser les composés interdits.
Edith Farkas est décédée en 1993, à l’âge de 71 ans en Nouvelle-Zélande.
Pour aller plus loin :
– La couche d’ozone
– Edith Farkas
Auteur : Pascale du blog Le Monde et Nous
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