L’incroyable aventure du Kon-Tiki

Tu as lu notre billet de la semaine dernière avec une proposition de petit bateau à construire ?Aujourd’hui, on te parle d’un vrai radeau !

Le 28 avril 1947, six hommes sont sur le quai du port de Callao, au Pérou. Après des mois de préparatifs, c’est enfin le grand jour. Ils sont prêts pour traverser l’océan Pacifique sur un bateau qu’ils ont construit de leur propre mains !

Ce bateau, c’est un radeau en Balsa et en corde entièrement fabriqué et assemblé selon les modèles des embarcations traditionnelles précolombiennes.
L’objectif de ces hommes, et surtout de Thor Heyerdahl, est de démontrer, en rejoignant les îles du Pacifique avec cette étrange embarcation, que les populations de ces îles sont en partie originaires d’Amérique.

Thor Heyerdahl (1914-2002) est un anthropologue et archéologue Norvégien. En 1937, lors d’un voyage aux îles marquises, Thor est très impressionné par les statues gigantesques qui s’y trouvent et il est convaincu qu’elles ne peuvent pas être l’œuvre des polynésiens.

Il commence alors à s’intéresser au peuplement ancien des îles polynésiennes et il découvre des mythes populaires similaires en Polynésie et en Amérique. Dans le courant des années 1950, il développe une théorie selon laquelle une partie de la population polynésienne serait originaire d’Amérique Latine.

Sa théorie n’est pas très bien accueillie par la communauté scientifique car, à l’époque, l’origine asiatique des populations polynésienne est plus convaincante.

Thor Heyerdahl a alors une idée, pour démontrer la validité de sa théorie. Il va tenter de prouver qu’il est possible, et même  beaucoup plus facile (vents favorables), de rejoindre la Polynésie depuis l’Amérique du sud.

Il décide donc de construire un radeau, en utilisant les mêmes techniques et les mêmes matériaux que les civilisations précolombiennes de l’époque, pour effectuer une traversée de l’océan Pacifique dans les mêmes conditions que ceux qu’il pense être à l’origine d’une partie du peuplement de ces îles.
Ce 28 avril 1947, tout est donc prêt, les six membres d’équipage (Erik Hesselberg, Bengt Danielsson, Knut Haugland, Torstein Raaby , Herman Watzinger et Thor Heyerdahl ) savent que c’est un voyage dangereux. La marine Péruvienne fait d’ailleurs signer à Thor Heyerdahl une décharge de responsabilité !
Mais ils sont décidés et le remorqueur qui les a menés au large des côtes pour les mettre à l’abri des autres navires, largue maintenant ses amarres.
Le Kon-Tiki, c’est comme ça que s’appelle le radeau, est maintenant livré à lui-même. Huit mille kilomètres d’océan attendent l’équipage de cette embarcation dont personne ne sait vraiment si elle permet de naviguer sur d’aussi grande distances.

Les hommes du Kon-Tiki auront de nombreuses occasions de douter des théories de leur « capitaine » car le voyage sera difficile et rempli de surprises mais ils finiront malgré tout par rejoindre l’archipel des Tuamotu au terme d’un voyage qui aura duré plus de trois mois !
Trois mois sur un radeau en balsa de quelques mètres carrés, avec comme nourriture, essentiellement le fruit de leur pêche et l’eau de pluie comme boisson.
Un radeau qui aura tenu jusqu’au bout mais qui aura quand même fait quelques frayeurs à l’équipage, au milieu des vagues et des tempêtes, et qui finira son voyage bien usé par la mer !

L’aventure du Kon-Tiki fût une aventure extraordinaire et le livre qui la raconte « L’expédition du Kon-Tiki » paru en 1948 et traduit dans de nombreuses langues à remporté un immense succès.

Mais si cette aventure scientifique et humaine a permis de démontrer qu’il était effectivement possible que des populations amérindiennes aient fait le voyage jusqu’en Polynésie dans les mêmes conditions (et on pense aujourd’hui qu’il y  a effectivement eu des échanges) elle n’aura, par contre, pas donné beaucoup plus de crédit à la théorie de Thor Heyerdahl.
En effet, l’origine Asiatique des populations du pacifique n’a jamais vraiment été remise en question depuis et les connaissances modernes, notamment en linguistique et en génétique, ne font que confirmer cette origine.

Cette histoire est finalement une belle illustration de ce qu’est la recherche scientifique (même si on y retrouve rarement cette dimension épique!). Que ce soit dans un laboratoire ou sur un océan, l’imaginaire et la passion du chercheur sont des moteurs qui font progresser la science. Même si cela ne mène pas toujours aux terres inconnues que l’on pensait découvrir !

Pour en savoir plus :

Musée du Kon-tiki : http://www.kon-tiki.no/

Page wikipédia « l’expédition du Kontiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Exp%C3%A9dition_du_Kon-Tiki

Page Wipidédia « peuplement de l’océanie » : https://fr.wikipedia.org/wiki/Peuplement_de_l%27Oc%C3%A9anie

Le livre : L’Expédition du Kon-Tiki, éd. Phébus, (ISBN 2-85940-850-9)

Auteur :
Gilles de Comicscience

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