Une méduse immortelle !

Une méduse immortelle ! De son nom scientifique : Turritopsis nutricula

En voilà, un animal aux capacités époustouflantes ! Son cycle de développement est pourtant assez classique : un œuf, une larve planctonique qui finit par s’ancrer au sol marin pour devenir polype, une forme vivante comme celles que tu peux voir dans un récif corallien. Le polype finit par évacuer tout un tas de petites boules : les méduses juvéniles, qui vont ensuite devenir adultes.

Crédit Photo @muzina_shanghai


Sa particularité : elle est toute petite et mesure seulement environ 5 mm, possède de nombreuses tentacules (entre 80 et 90) et surtout, lorsque son environnement n’est pas optimal, par exemple lorsqu’elle manque de ressources nutritives ou subit un stress intense, elle se met en boule et dérive pour ensuite se fixer au sol, redevenir polype et de nouveau grandir. Elle est donc « immortelle » sur le plan biologique, capable d’inverser le cours de son vieillissement : ses cellules sont donc capables de se régénérer. Évidemment, si un prédateur ou une maladie lui tombe dessus, alors c’en est fini pour elle !

Le cycle « normal » est indiqué par des flèches de couleur turquoise. L’étape de rajeunissement est indiquée par la flèche bleue. @CréditPhoto : Publication en référence

Son habitat : la mer des Caraïbes, mais on assiste depuis quelques temps à sa prolifération dans plusieurs mers en raison du réchauffement des eaux et de la pêche intensive de ses prédateurs.

Evidemment, beaucoup de scientifiques, des biologistes, des généticiens s’intéressent de près à l’animal ! Son secret est bel et bien ancré dans ses gènes dont un bon nombre permettent la synthèse de protéines protectrices et réparatrices mais aussi d’autres processus nécessaires au bon état de santé de cette méduse. Ce sont des chercheurs de l’université d’Oviedo (Espagne) qui ont réussi l’exploit de trouver les gènes responsables de ce rajeunissement. Une publication est parue en Août 2022 pour exposer ces résultats.

Référence :
Maria Pascual-Torner et al., « Comparative genomics of mortal and immortal cnidarians unveils novel keys behind rejuvenation », PNAS, 119 (36) e2118763119, Aout 2022, https://doi.org/10.1073/pnas.211876311

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