Communication insolite
Ce n’est pas parce que les animaux non humains ne sont pas doués de parole comme nous, que la communication n’existe pas… La façon dont ils échangent des informations est toujours fascinante à observer ! Que ce soit par les sons (cris, chants…), les signaux chimiques (diffusion d’odeurs ou de phéromones chez les fourmis), les signaux comportementaux (la danse chez les abeilles…), cela nous laisse toujours perplexe !
Les harengs, tu connais ?
Ces poissons qui se déplacent en groupe dans les mers froides (on parle de bancs de harengs) font appel à une méthode de communication assez insolite : ils produisent des émissions sonores en expulsant des bulles d’air via leur anus ; ce phénomène s’appelle Fast Repetitive Ticks (FRT). Bref, ils pètent pour communiquer.
S’agit des mêmes pets que nous ?
Comme nous l’avions expliqué dans ce précédent article, nos gaz sont produits à la suite de la digestion de nos aliments. Et ensuite, bien sûr, ils sont expulsés. Voilà pour nos pets !
En ce qui concerne les harengs, c’est un peu différent. Les études ont montré qu’il s’agissait d’air avalé à la surface de l’eau, puis stocké dans leur vessie natatoire, et enfin relâché par l’anus ce qui produisait des bulles et des sons.
C’est l’un des rares exemples connus de “communication” par le biais d’émissions gazeuses chez des poissons
Dans quelles circonstances communiquent ainsi ?
Cela semble lié au fait qu’ils se déplacent en groupe ! En effet, la présence de bulles émises selon un certain “motif sonore” (une fréquence pour être exact) assure la cohésion des poissons ce qui s’avère utile dans certaines circonstances, par exemple en présence d’un danger qui nécessiterait un changement de direction de la trajectoire du groupe. De même, en pleine nuit, l’émission de ces “sons” très particuliers couplée à une très bonne ouïe, leur permet d’être très efficaces pour rester groupés. Les chercheurs qui se sont intéressés à l’affaire ont également noté que plus le groupe comportait d’individus, plus la quantité de bulles générée par individu était grande !
De même, lorsqu’ils deviennent la proie d’orques, les harengs produisent de grandes quantités de bulles.
Ce sujet d’étude a également valu aux chercheurs un Ig Nobel en 2004 !
Référence
Nøttestad, L. 1998. Extensive gas bubble release in Norwegian spring-spawningherring (Clupea harengus) during predator avoidance. – ICES Journal of MarineScience, 55: 1133–1140.
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