Du bleu chez les animaux !

Voici donc le premier article sur notre thématique de l’été : les couleurs.

Je ne sais pas si le bleu est ta couleur préférée mais il semble bien qu’elle soit la couleur la plus fréquemment citée parmi les teintes favorites.
Or le bleu est rare au sein du monde animal ! Nous allons néanmoins aujourd’hui te montrer quelques exemples magnifiques d’animaux tout bleus et quelques anecdotes rigolotes.

Peu d’animaux sont bleus. Alors forcément, quand on croise leur route, nous sommes séduits. Au sein des espèces qui la portent, cette couleur constitue d’ailleurs un moyen de reconnaissance entre individus de la même espèce.

Parmi les poissons, on peut évoquer le  Discus Blue Diamond  d’un bleu envoûtant. C’est un poisson tropical d’Amérique du Sud dont l’intensité de la couleur va dépendre de son état de santé et de son humeur ! C’est le phénomène d’iridescence comme chez les insectes tels que les scarabées ou le papillon du genre Morpho (voir plus loin) qui explique la couleur changeante selon l’angle d’observation.

La belle teinte bleue du Discus Blue Diamond

Restons dans le monde aquatique pour évoquer cette jolie écrevisse « bleue » répondant au  nom de  Procambarus alleni  .

Ecrevisse bleue Procambarus allleni  répandue en Floride.

Tu as plutôt l’habitude de voir des écrevisses rouges, non ? En fait tout dépend des pigments présents au sein de la carapace.
Les écrevisses doivent leur couleur à la présence de deux protéines qui constituent deux pigments de la carapace : l’un des pigments (appelé astaxanthine) est de couleur rouge et l’autre (la crustacyanine) est de couleur bleue. Lorsque l’astaxanthine se lie à la crustacyanine (une question de proportion entre les deux protéines), c’est la couleur bleue qui l’emporte. Par contre, lorsque l’astaxanthine est en excès par rapport à l’autre pigment, c’est la couleur rouge-orangée qui s’exprime.

Alors, quittons le monde aquatique pour rejoindre les oiseaux aux plumages surprenants et non moins séduisants !
Voici trois magnifiques espèces…
L’Eperonnier napoléon est un faisan des Philippines, d’un plumage bleu-violet aux reflets métalliques.

Eperonnier napoléon (Polyplectron napoleonis)

Passons au Ara hyacinthe, originaire d’Amérique du Sud qui se plaît à vivre en forêt tropicale et fait l’objet de braconnage : sa population est en forte baisse d’ailleurs des programmes de protection ont été mis en place.

Ara hyacinthe

Voici le Rollier à longs brins. Son plumage est magnifique mais il n’est pas d’un bleu uniforme pour mieux se dissimuler de ses prédateurs.

Rollier à longs brins

Passons au monde des insectes…et le célèbre lépidoptère papillon du genre Morpho, d’un bleu époustouflant.

Papillon du genre Morpho
Gros plan sur l’aile du papillon Morpho

Ce bleu est si intense qu’on a peine à croire qu’il n’est pas dû à un pigment !
Et pourtant, la couleur s’explique par la structure physique de la surface des ailes.
Souviens-toi, nous avions expliqué ce qu’était la couleur dans ce précédent article.

En effet, lorsque la lumière parvient sur un matériau structuré à toute petite échelle, plus petite encore que le « microscopique » (qui correspond déjà à un millième de millimètre), on parle ici d’une échelle « nanométrique » (un millionième de millimètre), chacune des différentes couleurs  qui constituent la lumière blanche (relire cet articleva réagir différemment en étant dispersée de façon particulière.

Grosso modo, les ailes sont composées d’écailles, elles-même formées de stries organisées en réseau (de l’ordre du micromètre), au sein desquelles des plus petites structures (de l’ordre d’un centaine de nanomètres) s’organisent tel un empilement de couches qui réfléchissent, dévient, diffusent les différentes « couleurs » de la lumière du soleil.

Source : « Bio-inspired sensors based on photonic structures of Morpho butterfly wings: a review », Li, Journal of Materials Chemistry, 2016

Selon les caractéristiques de chaque couleur et les distances entre les petites structures (les nano structures) éclairées, les rayons réémis peuvent « s’additionner » … Dans ce cas, une couleur particulière ressort particulièrement intense !
Dans le cas des ailes du Morpho, c’est bien le bleu qui ressort de façon intense.

Cet article m’a été inspiré suite à la visite de l’exposition qui était présentée au Musée d’Histoire Naturelle de Lille jusqu’au 2 avril dernier. Une exposition entièrement conçue et réalisée par le Musée.

Auteur : Pascale BAUGE, du blog Le Monde et Nous

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