[Eté 2021] De l’eau pour mieux se déplacer !

La semaine dernière, nous avons évoqué la Trame Verte et Bleue et on t’a expliqué qu’il était important que les animaux puissent se déplacer librement pour effectuer tout un tas de choses indispensables à leur cycle de vie.
Les plus grands déplacements concernent des phénomènes de migrations et certaines sont impressionnantes car de très longues distances sont parcourues. En général, lorsqu’on parle de migrations, on pense surtout aux oiseaux comme les hirondelles ou les grues cendrées, ou bien celle des poissons comme le saumon ou l’anguille dont on a parlé dans le précédent article. Mais sais-tu que certaines populations d’insectes peuvent aussi migrer sur des milliers de kilomètres ? On les image bien fragiles et pourtant, ils sont capables d’exploits !
As-tu par exemple remarqué le papillon de notre jeu des 7 erreurs ?

Il représente un papillon Monarque ! On le reconnaît facilement à ses ailes orangées et les nervures noires. Avec cette couleur plutôt « vive », les scientifiques pensent que c’est un signal fort pour les prédateurs indiquant un danger et donc, ils se détournent de leur proie. Notons quand même qu’il y a des exceptions, quelques papillons Monarque ont les ailes de couleur blanche.
Sais-tu que certaines populations de ces papillons peuvent migrer sur plusieurs milliers de kilomètres ? Impressionnant, non ? Allons voir ça de plus près !

La migration du papillon Monarque
Précisons d’abord que tous les papillons ne migrent pas. Seuls ceux qui vivent en Amérique le font. Différentes routes migratoires existent mais l’une des plus impressionnantes est celle qui relie l’Amérique du Nord (pour l’été) au Mexique (pour séjourner en hiver dans les forêts). Le voyage peut durer jusqu’à 10 semaines, et le papillon se déplace de 80 à 120 km par jour !

En général, la migration se fait de jour car la nuit, tout le monde se repose et les insectes se regroupent sur des arbres pour se tenir « chaud ».
La grande question bien sûr (et qui n’est pas encore parfaitement résolue) est : comment font-ils pour se repérer ? Il semble qu’ils soient capables de se repérer grâce à la position du Soleil mais aussi parce qu’ils perçoivent le champ magnétique terrestre.

Quels secrets ?
Il y a bien sûr quelques points particuliers qui méritent d’être mentionnés parce qu’ils permettent de comprendre comment un papillon peut réussir cette prouesse !
Des études récentes ont montré que parmi les papillons Monarque, seuls ceux qui migrent ont des gènes particuliers liés à une plus grande efficacité de leurs muscles : cela leur permet de « tenir » très longtemps, car le vol est puissant.

Le papillon Monarque vole sur de longues distances en utilisant le vol plané ! Cela signifie qu’il ne bat pas des ailes sur toute la distance parcourue, mais se laisse porter par les courants d’air ascendants (l’air chaud monte) et ce sont ces vents qui le portent ! C’est la raison pour laquelle la route migratoire suit les reliefs comme les montagnes car c’est là que les courants ascendants sont les plus actifs. Cette technique lui permet d’économiser de l’énergie et de tenir le cap !

Et puis, une autre de ses astuces pour tenir le coup est de se préparer physiquement, tel un athlète ! Le papillon se nourrit de grandes quantités de nectar ce qui lui permet de stocker des graisses pour avoir l’énergie nécessaire pour le grand vol ! Des recherches ont montré que les papillons Monarque qui migrent au Mexique stockent plus de lipides que ceux qui migrent moins loin !

Et bien, certains entomologistes ont étudié de près le vol du Monarque. Et il semble que le facteur météo joue un rôle important dans la migration. Si le vent est trop fort, le papillon ne prend pas le départ et attend de meilleures conditions.
Mais lorsqu’il prend son envol, il doit quand même être capable de résister aux vents qui pourraient le déstabiliser (les vents de côtés par exemple). Pour être plus stable, le papillon ingurgite une plus grande quantité d’eau : il est ainsi plus lourd et peut mieux résister aux forces contraires. Ainsi l’eau joue ici le rôle de ballast (nous avions parlé de ballast dans ce précédent article consacré aux sous-marins).

Pour en savoir plus :
Monarch Butterfly
Source Inra

Auteur : Pascale du blog Le Monde et Nous

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :