[Eté 2021] La ripisylve
Notre thématique de l’été consacrée à l’eau se poursuit. La semaine dernière, nous t’avons proposé un billet permettant de comprendre les rivières (à retrouver ici) et cette fois-ci, nous allons te parler des rives et des berges !
Comme tu as pu le constater sur le dessin du jeu, au bord de la rivière, il y a beaucoup de verdure ! Il faut en prendre soin car ses fonctions sont majeures.
La ripisylve, c’est toute la végétation qui se trouve le long d’une rivière et de façon plus générale au bord d’un milieu aquatique. Cette végétation inclut les arbres, les arbustes bien sûr mais aussi les buissons et les herbacées.
Ce mot est construit à partir de “ripa” qui signifie “rive” en latin et de “silva” qui signifie “forêt”.
Pourquoi s’y intéresser ?
La ripisylve joue plusieurs rôles très importants pour l’environnement et ce, à différents niveaux.
Protection des berges
Tout d’abord, les arbres et autres arbustes permettent de stabiliser les berges (les terres qui se trouvent de part et d’autre de la rivière) : cette végétation grâce à un réseau racinaire dense et profond, permet de limiter le ruissellement (l’eau s’infiltre au niveau des racines) ce qui aide à retenir le sol et évite l’érosion.
Mais, comme tu t’en doutes, toutes les espèces d’arbres ne conviennent pas. Cela dépend de la façon dont les racines se développent et certains arbres comme les peupliers aux racines superficielles ne sont pas bien adaptés à la ripisylve. Mais on retrouve des arbres comme les frênes, les aulnes ou le chêne pédonculé qui sont particulièrement efficaces.
Frein aux crues
La végétation joue aussi un rôle majeur au niveau du débit de la rivière : la végétation et les racines offrent une résistance à la circulation d’eau. Cet effet joue aussi un rôle pour limiter l’érosion des rives. C’est primordial en cas de crue (lorsque la rivière sort de son lit) et que des risques d’inondations sont à craindre.
Aide pour recharger les nappes
La ripisylve est une alliée de taille pour permettre à l’eau de s’infiltrer plus facilement dans le sol et aider à recharger les nappes d’eau souterraines.
Frein à la pollution
La ripisylve permet de limiter la dispersion de pollution au sein des rivières. Certains polluants issus des industries ou parfois de l’agriculture finissent par se retrouver dans les rivières. Or les plantes mais aussi les micro-organismes qui vivent dans ce milieu fixent ces polluants, car ils les utilisent pour leur propre développement.
Limitation du réchauffement de l’eau
Que font les arbres lorsque le soleil est particulièrement intense ? Et bien, tout naturellement, ils font de l’ombre à la rivière et ça, c’est vraiment appréciable car cela empêche la température de l’eau de trop s’élever. Ce sont les poissons qui sont contents parce que plus la température est basse et plus l’eau peut contenir de l’oxygène dissous (nous en avions parlé ICI).
D’ailleurs, un lien a été établie entre la présence d’arbres en bord de rivière et celle des saumons !
Un milieu riche
Dans la ripisylve vivent de nombreux animaux et la flore y est riche. On dit que la biodiversité est très élevée. Pourquoi ?
Tout simplement parce que les arbres, arbustes, herbacées de toutes les hauteurs présentent de nombreux abris pour toutes sortes d’animaux : l’écorce des arbres qui, par endroits, se soulève est un endroit idéal pour de nombreux insectes par exemple.
C’est toute une chaîne qui s’installe car s’il y a des insectes à profusion, les oiseaux feront aussi partie des habitants des lieux. Même au niveau des racines, ce sont des abris très attractifs pour les poissons et les écrevisses.
Bref, cette végétation sert à la fois de zone de nourrissage, zone de repos, d’habitat, site de reproduction et aussi un couloir de déplacement pour certaines espèces (on en reparlera).
Sur le dessin, tu as vu cette charmante grenouille ! C’est vrai que les batraciens aiment les milieux humides. C’est la végétation herbacée qui intéresse par exemple le crapaud commun mais aussi les cavités des arbres pour la grenouille rousse.
Un rôle esthétique
Et puis finalement, il ne faudrait pas oublier le rôle des arbres et de la végétation pour embellir le paysage.
La ripisylve est à protéger
Les arbres situés en bordure de rivière sont parfois menacés.
Plusieurs problèmes se posent.
Tout d’abord, de plus en plus, les arbres de bord de rivière cèdent la place à l’urbanisation. Et donc, il y a de plus en plus de béton !
Et puis, la végétation n’est pas forcément très bien entretenue : il faut en effet s’assurer que le bois mort et les déchets végétaux ne s’accumulent pas en trop grande quantité. Cela peut faire barrage à la rivière.
Il faut aussi s’assurer que des espèces invasives ne prennent pas le dessus sur les autres végétaux : c’est la porte ouverte à la diminution de la biodiversité.
Il faut aussi préciser que des centrales électriques (relire notre billet) qui fonctionnent à la biomasse et utilisent donc le bois comme combustible dans leur chaudière, font parfois des coupes importantes des arbres de la ripisylve ! Normalement, ces espaces sont de plus en plus protégés.
Texte :
Pascale Baugé du blog Le Monde et Nous
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