Il y a de la vie en Antarctique
Lors des voyages merveilleux que nous avons fait cet été, nous t’avons parlé de l’Antarctique. Des manchots aux algues, nous allons découvrir aujourd’hui quelques uns des êtres vivants étonnants qui vivent là-bas.
Recouvert de glace sur des épaisseurs atteignant parfois de plus de 1000 m, balayé par des vents extrêmes, et froid, très froid (jusqu’à -90°C) mais surtout sec, ce continent de 14000 km2 ne peut pas être qualifié d’habitat idéal.
Quand on parle de territoires plein de vies de toutes sortes, on pense à la forêt tropicale ou aux coraux, mais pas à l’Antarctique. Et avec raison ! Les conditions de vie sont extrêmes et difficiles pour beaucoup d’êtres vivants … mais pas tous. Les voici.
Les mers et rivages aux vies foisonnantes
Les côtes de l’Antarctique, grâce à ses eaux connectées au reste du monde, hébergent de nombreuses espèces marines : algues et krill, calmars, dauphins et baleines… Il est impossible de toutes les nommer. Une quarantaine d’espèces d’oiseaux de mer vivent également, à la croisée entre terre, mer, air et glace, dont le fameux manchot empereur.
Le manchot empereur est le plus lourd et le plus grand de tous les manchots. Même si les manchots sont des oiseaux, ils ne peuvent pas voler. Par contre ils aiment nager dans l’eau froide et manger les nombreux crustacés et poissons qui s’y trouvent.
Cet oiseau est considéré comme une espèce quasi menacée. Les perturbations de sa vie quotidienne, le manque de nourriture ou la dégradation de son habitat, ont des conséquences importantes sur sa qualité de vie, d’autant plus qu’il ne vit et ne sait vivre qu’en Antarctique. En effet, le manchot empereur est une espèce endémique, c’est à dire qu’elle vit dans une région du monde avec des conditions de vie très différentes des régions voisines.
Les terres de glace aux vies discrètes
Lorsqu’on quitte les plages de glace et de rochers pour se rapprocher du Pôle Sud, la vie se fait beaucoup plus discrète. Aucun mammifère ici ! Mais des insectes, tardigrades, vers, mousses et lichens et autres animaux et plantes microscopiques et étonnants. Voici deux petits, microscopiques, exemples de ces espèces terrestres et endémiques aux noms exotiques : Belgica antarctica et Rhinoglena kutikovae.
Belgica antarctica est un insecte proche de la mouche ou du moustique mais sans ailes. Avec ses 6 millimètres de long, c’est le plus grand animal qui vit loin des côtes.
Ses larves sont très résistantes. Championnes d’apnée, elles peuvent tenir un mois sans oxygène. Les adultes ne possèdent pas d’ailes, sûrement à cause des vents trop forts qui rendent difficile le vol pour de si petits animaux.
Rhinoglena kutikovae, quant à elle, est une espèce de rotifères (des invertébrés) microscopiques se nourrissant d’algues planctoniques et vivant dans l’eau douce. Eau douce ? Oui, en effet, l’Antarctique possède plus de 70 lacs sous la glace. Rhinoglena kutikovae est fascinante car elle est présente en Antarctique depuis longtemps – des millions d’années selon les chercheurs. Ainsi, ses ancêtres ont toujours trouvé de l’eau liquide pour traverser le temps et les périodes de glaciations intenses !!
Comme tu t’en doutes, pour savoir tout cela, les humains ont exploré l’Antarctique. Où et comment vivent-ils là bas ? Que font-ils pour ne pas s’ennuyer ? Quelques réponses dans un prochain épisode.
A la semaine prochaine !
Auteur : Emilie Neveu / Sense the Science
Pour aller plus loin
La faune endémique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Faune_endémique_de_l%27Antarctique
Sur le rotifère (publication en anglais)
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