De la vanille un peu « spéciale »

Tu aimes la glace à la vanille ? Je pense que oui car c’est, semble-t-il le parfum préféré de la plupart des gens. Mais sais-tu d’où vient ce goût que tu apprécies tant ?

La glace à la vanille et les gousses de vanille !

Il faut d’abord te parler du vanillier.
La plante appelée vanillier (Vanilla planifolia pour son nom scientifique) est en fait une très jolie orchidée originaire du Mexique car la plante se plaît dans un climat tropical chaud.

Crédit : Franz Eugen Köhler, Köhler’s Medizinal-Pflanzen (Domaine public)

C’est bien le fruit de la plante qu’on appelle « vanille » et qui se présente sous forme de longues gousses comme celles des haricots verts.

Alors, bien sûr ce qui fait le goût de la vanille c’est tout un tas de molécules, mais celle qui est majoritaire s’appelle la vanilline, une molécule qui passe facilement à l’état gazeux (on dit qu’elle est très volatile), c’est la raison pour laquelle, elle sent si bon.
Donc pour faire des produits à consommer, des gâteaux, parfums, des bougies, des shampoings ou tout autre objet qui fleure bon la vanille, les fabricants incorporent de la vanilline.

Savais-tu qu’on se servait aussi de la molécule de vanilline pour fabriquer certains médicaments ? Non seulement pour masquer un mauvais goût mais aussi pour son action thérapeutique (qui soigne).

Comment produire la vanilline ?
Evidemment dans la gousse de vanille, la vanilline est naturellement présente. Mais finalement, ce n’est pas si facile pour en obtenir de grandes quantités car cela demande beaucoup de temps. En effet, il y a plusieurs étapes au procédé de transformation et une grande quantité de vanille naturelle est nécessaire pour assez peu de vanilline récupérée : on parle de rendement faible.
En un mot, les besoins sont bien trop élevés par rapport à ce que la nature peut produire par les cultures de vanilliers !

Donc, soit il faut trouver d’autres ressources naturelles, soit il faut la fabriquer à partir d’autres molécules.
La vanilline
 est aussi présente dans bon nombre de végétaux comme par exemple l’enveloppe de grains de riz ; c’est une des voies utilisées d’ailleurs. On peut également l’obtenir à partir de la lignine, une très grande molécule et un des composants principaux du bois.
Les industriels ont donc cherché, non pas à couper des arbres pour faire de la vanilline, mais à trouver d’autres sources de lignine qui sera ensuite transformée car il faut couper cette grande molécule en petits bouts. Ils se sont tournés vers les résidus de procédés de fabrication de la pâte à papier (nous en avions parlé ICI).

Un autre moyen pour fabriquer la vanilline existe : il faut cette fois utiliser du pétrole. En partant d’un des nombreux composés du pétrole, les industriels parviennent, par plusieurs réactions qui s’enchaînent, à produire de la vanilline. Les deux molécules (naturelle et synthétique) sont identiques et ont le même pouvoir odorant même si les chimistes ont quand même quelques astuces pour les différencier. Malgré tout, ça oblige à dépendre du pétrole, dont on sait que les réserves s’épuisent.

Alors jusqu’ici rien d’insolite dans tous ces procédés de production.

Et si on demandait aux vaches de nous aider ? Notamment par l’intermédiaire de leurs déjections. Et oui, certaines bouses de vache ont pu donner de la vanilline de façon expérimentale !
En effet, en 2007, une chimiste japonaise (Mayu Yamamoto du centre médical international au Japon) a trouvé une méthode pour produire de la vanilline à partir de la bouse de vache ! Elle a même remporté un prix pour sa découverte incroyable , un prix Ig Nobel.
Comment ça marche ?
En fait, la vache, exclusivement herbivore, consomme mais ne digère pas la lignine : on la retrouve donc en grande quantité dans ses déjections. Il suffit de mettre au point la bonne méthode pour en produire de la vanilline. Incroyable non ?
Bon, il semble, aux dires de la chercheuse japonaise qui a réalisé cette étude, que cette voie ne puisse pas être utilisée pour la production de vanilline destinée à l’alimentation. Il faut l’envisager pour d’autres usages tels que la cosmétique et les bougies parfumées, pourquoi pas ?

Auteur :
Pascale Baugé du blog « Le Monde et Nous« 

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