Chut ! La forêt nous écoute !
Nous sommes désormais en automne avec son lot de belles surprises : la végétation qui revêt de splendides couleurs, les marrons et les châtaignes sans oublier bien sûr les champignons ! Aujourd’hui, comme nous sommes assez proches de la fête d’Halloween, nous allons te montrer de drôles de spécimens ! Regarde un peu ces champignons !
Ils ont une drôle de forme, ne trouves-tu pas ?
Il s’agit des Auricularia auricula-judae ou Oreille de Judas ! On dirait vraiment que la forêt nous écoute !
En effet, ce champignon, surtout lorsqu’il prend de l’âge, ressemble à s’y méprendre à un oreille humaine et, chose intéressante, il est comestible !
Où le trouve-t-on ?
Il pousse sur le bois des feuillus et plus particulièrement sur le sureau noir ou le platane et semble préférer les vieilles branches voire le bois mort.
Des champignons sur des bois morts
Certains champignons sont dits « saprophytes » ce qui signifie qu’ils se nourrissent de matière organique morte ou déjà en décomposition. Ils font partie d’une chaîne importante : celle des décomposeurs qui permettent de produire de l’humus, et de participer aux cycles de la matière ! Ils jouent donc un rôle écologique clé.
Pour être un peu plus précis, les molécules qui composent les différentes parties d’un végétal et plus particulièrement les arbres sont très complexes. Citons par exemple la cellulose ou la lignine. A leur mort, ces molécules sont décomposées, rendant ainsi au sol des nutriments et les champignons possèdent des « outils » pour casser ces molécules… Ces outils s’appellent des enzymes. Ce sont des protéines qui permettent de faciliter une réaction chimique au sein du vivant, ici, il s’agit de casser la cellulose et la lignine pour produire des composés plus simples qui retourneront enrichir le sol !
Parmi les champignons saprophytes, on peut citer le plus connu : Penicillium !
Et la pénicilline ?
C’est l’un des premiers antibiotiques : la pénicilline permet de traiter des infections bactériennes en empêchant les bactéries de fabriquer leurs parois ! Elles sont donc incapables de se multiplier par division cellulaire.
Pour revenir à nos moutons, c’est-à-dire les champignons, voici quelques informations sur les Penicillium, une famille comportant plus de 300 espèces.
Ce sont des champignons filamenteux, regarde !
C’est l’espèce Penicillium notatum, caractéristique de la moisissure cotonneuse, verte qu’on retrouve sur le pain et les fruits ayant « vieilli » et qui a permis de produire l’antibiotique. Son action antibiotique a été découverte par hasard par le Docteur Fleming en 1928.
Bref, comme tu peux le voir, les champignons ont une palette de secrets qui sont parfois bien utiles à nous humains (attention certains sont quand même toxiques) mais les services rendus aux écosystèmes en général sont de loin les plus incroyables.
Alors, si tu te promènes en forêt, n’oublie pas d’ouvrir l’œil et de repérer les oreilles !
Auteur :
Pascale Baugé, du blog, le Monde et Nous
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