La trame verte et bleue

On a parlé de la rivière et de la ripisylve les semaines précédentes (à relire ici et ). On a aussi largement évoqué la riche biodiversité de ces milieux : les insectes, les oiseaux, les mammifères, les amphibiens, les poissons et autres animaux vivant dans l’eau et les milieux humides.

Libellules et batraciens, des animaux liés aux milieux humides (Crédit photos Michel Lefebvre)

La biodiversité

Peut-être est-il utile de rappeler ce qu’est la biodiversité.
C’est en fait l’ensemble des espèces animales et végétales ainsi que les milieux dans lesquelles elles vivent. On tient compte de toutes les relations entre les espèces entre elles et celles avec l’environnement.
Au sein d’une même espèce, il y a aussi de la biodiversité en raison de petites différences entre individus, des différences génétiques. 

Réservoirs de biodiversité

Ce sont des zones particulièrement riches en biodiversité où les individus peuvent s’épanouir une partie ou la totalité de leur cycle de vie.
Tu imagines bien que toutes les espèces ont des besoins différents et toutes à leur échelle vont être amenées à se déplacer de façon plus ou moins intense d’ailleurs dans le temps, selon les saisons ou selon l’âge des individus. De façon, générale, les animaux doivent avoir à leur disposition l’espace suffisant pour y trouver :
– un habitat adéquat,
– des ressources alimentaires,
– une zone de repos,
– un partenaire et se reproduire,
– une zone où faire naître des “petits”.
Il faut donc que ces zones soient en bon état, ouvertes pour permettre l’arrivée de nouveaux individus et de taille suffisante pour maintenir la richesse de la biodiversité ! 

Corridors écologiques

Il est important que les réservoirs de biodiversité soient reliés les uns aux autres pour permettre le déplacement des animaux et assurer leur libre circulation. En effet, un individu aura besoin des ressources d’un premier réservoir au début de sa vie mais ses besoins pourront évoluer en fonction de la température, des conditions météo ou de son propre développement.
Les corridors écologiques sont ces espaces particuliers qui relient un réservoir à un autre.

Un exemple de besoins

Voici un petit exemple pour t’aider à mieux comprendre.
Les poissons qui viennent juste d’éclore s’appellent des “alevins”. Tu imagines bien que certains sont un peu chétifs et ne peuvent pas forcément supporter les forts courants des rivières. En général, ils se développent plutôt sur les berges mais ensuite, devenus adultes,  ils ont besoin de se déplacer vers des zones où ils trouvent des proies, généralement dans les courants plus forts.

Quel est le problème ?

Les hommes en développant les villages et les villes ont forcément dû modifier les paysages : construction de routes, de ponts, aménagement des rivières, mise en place de barrages, prélèvements d’eau dans les rivières …
La conséquence directe de tout cela est que les espaces se sont fragmentés voire pour certains, détruits et donc certains réservoirs sont restreints en taille. Des constructions font même obstacle à la libre circulation d’individus.
Il faut donc trouver un moyen de les relier et faciliter la circulation des espèces.

La trame verte et bleue

C’est un ensemble de règles, de façons de faire pour aménager les territoires au niveau national (la France entière) mais aussi au niveau local (villages, villes et zones entre les villages et les villes). Elles sont mises en place pour assurer au mieux la libre circulation des êtres vivants entre les différents réservoirs. Cela permet non seulement de protéger les habitats et les corridors mais aussi de restaurer des zones (par exemple à ré-aménageant des bords de rivières et en réintroduisant des espèces) et de vérifier que tout nouveau projet de création de route, de pont, de barrage sera réalisé en respectant les déplacements.
La trame “verte” concerne les espaces verts terrestres (la végétation, les arbres, les forêts) et la trame “bleue” concerne les milieux aquatiques.

La trame bleue
Un cours d’eau est à la fois un réservoir de biodiversité mais aussi un corridor écologique car c’est un moyen pour certaines espèces de se déplacer sur de longues distances, comme par exemple rejoindre la mer. Il faut donc s’assurer du bon état physique et chimique mais aussi vérifier l’absence d’obstacles à la circulation. Par exemple, les poissons qui effectuent une migration peuvent être bloqués par une trop forte dénivellation ou un barrage à franchir.

Bien sûr,  avant d’agir, il faut toujours étudier, connaître au mieux les besoins et les problèmes des espèces. Pour que la trame bleue soit efficace, il faut savoir ce qui est gênant exactement.
Pour mieux comprendre le comportement des poissons, les scientifiques utilisent par exemple la télémétrie : ce sont des émetteurs placés sur certains poissons. Cela permet de suivre de façon plus ou moins claire leurs déplacements dans le temps et dans l’espace et de voir l’influence de l’environnement.

Le cas du saumon

Le saumon naît en rivière puis se déplace pour grandir dans l’Atlantique Nord. Il revient ensuite à l’âge adulte sur son lieu de naissance afin de s’y reproduire. Il doit donc remonter la rivière !
Qu’est-ce qui peut lui poser souci sur cette longue route ? Et bien, un barrage hydroélectrique qui serait un peu trop haut et voilà notre saumon bloqué dans son voyage !

Que faire concrètement ?
Dans le cadre de la Trame bleue, des solutions sont alors envisagées et mises en place. Pour les barrages très hauts par exemple, on peut soit modifier les constructions pour les rendre moins hautes et donc franchissables soit installer des passes à poissons ! Regarde à quoi ça ressemble !!
Pour en savoir plus
http://www.trameverteetbleue.fr/

Auteur : Pascale du blog Le Monde et Nous

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